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ASSOCIATION DES FAMILLES KIROUAC INC.

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Photo : « Terre sur laquelle a vécu Alexandre de Kervoach et sa famille entre 1732 et 1735 à Cap-Saint-Ignace »

Alexandre de Kervoach

On trouve la première trace de la présence de l’Ancêtre Kervoach en Amérique du Nord dans le greffe du notaire Jean-Étienne Dubreuil et dans les registres de la paroisse Notre-Dame de Québec en date du 25 janvier 1727. On peut donc situer son arrivée en Nouvelle-France au plus tard durant la saison de navigation de 1726.


Alexandre de Kervoach était voyageur. Selon l’historien Marcel Trudel, le voyageur était celui qui transportait les fourrures des postes de traite aux entrepôts de Montréal, Trois-Rivières ou Québec. Toutefois, nous pouvons aussi affirmer qu’il possédait une formation notariale et qu’il a sans doute exercé ce métier de voyageur dans l’espoir de faire fortune au pays. En effet, le 18 février 1730, il rédige, sous seing privé, un contrat de vente pour le compte du seigneur de L’Isle-Verte qui, ne sachant pas écrire, voulait alors procéder à la vente d’une portion de terre. À la lecture de ce contrat, il devient tout à fait évident que son auteur avait acquis toutes les notions nécessaires à la pratique du notariat.


En plus de ce métier de voyageur, qu’il a exercé durant plusieurs années, il a aussi servi de guide aux forces policières de la colonie dans la région de Kamouraska. Le 2 janvier 1730, il amenait un voleur à Québec après les avoir aidés à son arrestation. C’est d’ailleurs dans la région du Bas-Saint-Laurent, entre Québec et L’Isle-Verte, près de Rivière-du-Loup, que nous retrouvons toutes les traces de sa présence en Nouvelle-France. On ne trouve qu’une seule trace de lui à l’ouest de Québec soit en mars 1727 à Notre-Dame de Montréal, où il est parrain d’une fillette. Ensuite, on le voit agir à l’église à titre de témoin lors de mariages, d’abord à Québec puis à L’Islet, lors d’une sépulture à Kamouraska de même que chez le notaire une nouvelle fois à L’Islet et finalement à L’Isle-Verte pour deux contrats de mariage.


Le 22 octobre 1732, à Cap-Saint-Ignace, Maurice Louis Le Bris, sieur de Kervoach, dit Alexandre de Kervoach, épouse Louise Bernier, fille de Geneviève Caron et de Jean-Baptiste Bernier. Nous croyons que le couple s’est connu par l’entremise de la famille du seigneur Côté de L’Isle-Verte puisque trois des sœurs de Louise Bernier étaient mariées avec trois des fils Côté que fréquentait Alexandre. Lors de cette cérémonie, à l’automne 1732, il légitime un premier fils, Simon-Alexandre, né quelques mois plus tôt, soit en février. Le couple aura deux autres enfants : Jacques, né en 1733, et Louis (baptisé Alexandre), né en 1735.


Au cours de son mariage, et lorsqu’il n’était pas à exercer son métier de voyageur, Alexandre de Kervoach résidait chez son beau-père et sa belle-mère à Cap-Saint-Ignace, Jacques Rodrigue et Geneviève Caron. Après la naissance de leur dernier fils en mai 1735, le couple déménage à Kamouraska sans toutefois que nous sachions à quel endroit puisqu’aucun contrat d’achat n’a été retrouvé. Toutefois, nous savons qu’à l’été 1734, Alexandre de Kervoach s’était porté acquéreur d’une terre appelée « Les Trois Ruisseaux » dans la région de Notre-Dame-du-Portage. Il ne semble pas cependant l’avoir exploitée.


De voyageur qu’il était à ses débuts, il est devenu commerçant puis finalement négociant.


Alexandre de Kervoach est décédé le 5 mars 1736 et ses funérailles ont eu lieu le lendemain à Kamouraska. Il était alors âgé « d’environ de trente ans ».


Durant près de 150 ans, ses descendants ont cherché à connaître son lieu d’origine en Bretagne. Cette recherche revêtait un certain degré de difficulté. D’abord, le nom de sa paroisse d’origine, inscrite dans son acte de mariage, était mal rédigé. En effet, le curé de Cap-Saint-Ignace avait indiqué le nom de Bériel ─ une paroisse qui n’a jamais existé ─ au lieu de Berrien, paroisse mère qui à l’époque comprenait aussi les communes d’Huelgoat et de Locmaria. Ensuite, selon une certaine mode qui avait cours chez les bourgeois du XVIIIe  siècle, notre ancêtre s’était donné des allures de noble lors de cette cérémonie du mois d’octobre 1732 en adoptant le nom de Maurice Louis Le Bris, sieur de Kervoach, en plus de s’octroyer des parents au nom fictif qui semblaient aussi être issus de cette classe sociale. La société de l'époque n'accordait pas encore l'importance que nous octroyons aujourd'hui au patronyme et certains, comme notre ancêtre, en ont utilisé plus d’un au gré de leur fantaisie. L’ensemble de ces éléments avait donc compliqué au fil du temps la recherche de son lieu d’origine en Bretagne.


Des recherches entreprises en 1978, à l’initiative de l’Association des familles Kirouac, n’ont pas permis de retrouver en Bretagne un acte de baptême au nom d’Alexandre Le Bihan (de Kervoach) ─ Le Bihan étant le patronyme que notre ancêtre signe à trois reprises en 1727 ─ ou de Maurice Louis Le Bris (de Kervoach) ─ Le Bris étant celui qu’il utilise aussi à trois reprises à la fin de 1732 et au début de 1733. Cependant, elles ont conduit à la découverte en 1999, par la généalogiste bretonne Patricia Dagier, d’un certain Urbain-François Le Bihan, sieur de Kervoac originaire d’Huelgoat, une trève de cette paroisse de Berrien en Bretagne.


Ce fils de bourgeois, issu d’une famille de notaires, est donc le candidat identifié aujourd’hui comme étant le plus vraisemblable pour être Alexandre de Kervoach en Nouvelle-France. Plusieurs indices permettent de croire que ces deux personnes seraient une seule et même personne. Toutefois, l’absence de document, autant en Bretagne qu’ici au Québec, faisant un lien direct entre Urbain-François Le Bihan, sieur de Kervoac et Alexandre Le Bihan de Kervoach nous oblige pour l’instant à considérer que ce lien appartient au domaine des probabilités plutôt qu’à celui de la certitude absolue.


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